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Rage, Anna Gaïotti

27/09/2025 - 20:00 a 22:30
Le Générateur
16, rue Charles Frérot - 94250 GENTILLY
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Une création musicale et performative par Anna Gaïotti

d’après La Rabbia de P. P. Pasolini.

 

© RAGE, Anna Gaïotti

 

 

 

qu’est-ce qu’une image de la rage ? quel mouvement inspire le mot de la rage ?

je la vois dans la couleur bleue et l’odeur enivrante des feux de déchets que j’ai regardé la nuit dans la brousse. je la vois dans les tourbillons perpétuels des eaux agitées par les torsions du rivage du fleuve en décrue, ou dans la houle de l’océan. je l’entends dans les cris d’une foule anarchique, dans le plafond d’une foudre. dans les bruits qui s’engouffrent dans le béton en friche, j’entends les voix de sorcières venir.
et je me souviens de la maladie de la rage (en Ethiopie), l’urgence dans laquelle j’ai vu des gens voyager pour un vaccin avant l’hydrophobie, et la mort. l’urgence de tuer tous les chiens.
le corps réapparait face au danger hypnotique, face à ce qui est irréversible.

car nos corps ont disparu ; sous cloche (sanitaire) nous avons cessé de muer, nous avons muté côtoyant l’informe norme que nous reflétons dans l’étang lisse (l’écran). les comédies sont engourdies, les mots consumés consomment semblance et idolâtrie.
les rages sont latentes cependant, nous cherchons quel drapeau dresser qui ne soit ni d’un parti ni d’une foi amiantée. si nous levions ce drapeau à fleur de feu, à fleur d’eau, quelle couleur aurait-il ?

la rage n’est pas colère ni haine

« Que s’est-il passé dans le monde, après la guerre, et l’après-guerre ?
La normalité.
Oui, la normalité. Dans l’état de normalité, on ne regarde pas autour de soi : tout autour se présente comme « normal », privé de l’excitation et de l’émotion des années d’urgence. L’homme tend à s’assoupir dans sa propre normalité, il oublie de réfléchir sur soi, perd l’habitude de se juger, ne sait demander qui il est.
C’est alors qu’il faut créer, artificiellement, l’état d’urgence : ce sont les poètes qui s’en chargent. Les poètes, ces éternels indignés, ces champions de la rage intellectuelle, de la furie philosophique. […]
La rage commence là, avec ces grandes, grises funérailles. »
La Rabbia, Traitement, P. P. Pasolini

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