Soirée double affiche :
Cette soirée donne à suivre et à écouter les parcours de deux femmes exceptionnelles, engagées dans le combat pour le respect des droits humains, et plus particulièrement les droits des femmes.
“Voltairine, 70 ans, est à un tournant de sa vie. Hier, la Tour 53 a été détruite. Aujourd’hui, sur les ruines de la Tour, elle vient dire adieu à ses souvenirs d'enfance. Mais quelqu’une est venue au rendez-vous alors qu’elle n’y était pas conviée… C’est sa mère, qui lui apparaît sous ses traits de jeune femme, à l’époque où elle, Voltairine, était une petite fille. S’engage alors un ultime dialogue entre une mère, dont les pieds ont toujours été sur terre, et une fille, dont la tête est encore ailleurs, dans les nuages de l’imaginaire. A moins que ce ne soit l’inverse ?”
Si être candide, c’était être vraiment libre ?
Pour retrouver liberté, amour et bienveillance, le chorégraphe Gabriel UM écrit des lettres sur le monde qui l’entoure à son « moi » enfant, son candide. Là est le point de départ de cette pièce entre inspirations urbaines et expérimentations mouvementées.
Candide 1.6 nous replonge dans la candeur, dans cet optimisme un peu béat qui nous permet de renouer avec l’insouciance et la spontanéité naturelle, une forme de liberté instinctive liée à notre enfance.
Au sien d’un groupe bien organisé, sept interprètes : danseur.ses, musicien et poète, nouent un dialogue avec leur enfant intérieur et tentent de (re)conquérir leur liberté.
L’espace scénique se veut épuré, marqué par la seule présence d’un objet scénographique imposant : un cube blanc. Ce dernier est représentatif d’une version en trois dimensions de la notion de cadre.
Dans le spectacle, il porte différentes symboliques, aussi bien l’intimité de la chambre d’enfant que la norme à dévier, détourner, explorer… Différentes métaphores des cadres sociaux avec lesquels les interprètes joueront sans cesse.
C’est l’histoire d’une troupe. Des comédien.nes, l’autrice, un metteur en scène absent, un administrateur au combat. Un public.
L’autrice écrit pour eux, sur eux, et sur leurs conditions de travail et leur précarité.
La réalité extérieure, la vie, le monde et son actualité, s’insinuent dans le quotidien de la troupe.
Partout des luttes sociales, des manifestations, des résistances qui s’érigent contre les injustices. Partout le désir de retrouver du sens commun.
Nous naviguons entre fiction et réalité. Est-ce le texte de l’autrice? Est-ce le présent de la répétition qui s’ajoute au scénario? Qui joue la pièce, qui ne la joue pas? Ici on négocie avec l’existence, on est à fleur de peau, comme chez Tchekhov, on est des équilibristes fragiles et menteurs comme chez Pirandello, La vie est une comédie.
« Nous avons vécu de belles expériences. Nous bataillons. La lutte et la précarité nous connaissons. Nous croyons au service public. Nous servons le public, c’est le fondement et l'enjeu de notre métier. Nous y croyons. « Nous » c’est une compagnie et c’est une personne. C’est en observant cette entité fragile et pourtant résistante, ceux qui la composent et qui la nourrissent, que le projet prend racine. Une troupe, c’est une micro société : la mise en commun du rêve, du quotidien et de la création. La troupe comme le reste du monde est violemment menacée par des vents contraires. La troupe est aussi une famille, un collectif, elle porte des valeurs de résistance, elle sert l’idéal commun par le créatif. » Cendre Chassanne.
Pierre vient d’avoir un petit frère. Pas toujours facile de trouver sa place. Alors Pierre joue seul dans sa chambre, entre des murs qui bloquent son corps mais pas son imaginaire.
Un jour, il s’invente un jumeau de carton et de scotch… C’est une fille, elle s’appelle Ogdog. Son monde à elle est turquoise et rempli de forêts lumineuses, de jeux débridés, de pluies de billes et de danses de renard. Un monde où les divagations feraient sens et où rien ne serait exactement à sa place. Il suffit de traverser, d’oser creuser les murs à la petite cuillère pour alors se trouver une soeur ou un frère.
Dans une scénographie dépouillée et sur une musique vibrante, les corps des deux acteurs nous racontent cette fable fantasque, cette fantaisie onirique où Karin Serres nous plonge avec la folie et la sincérité des mots dans cette langue tourbillonnante qui la caractérise.
Sortie famille à partir de 4 ans
Pour la 1ère fois dans sa carrière, Fawzy Al-Aiedy rend hommage à la chanson arabe de l’Orient (Irak, Syrie, Liban, Jordanie, Égypte) et du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie), hommage pimenté avec ses propres mélodies.
A travers Ishtar Connection, les chansons, les modes et les rythmes traditionnels dialoguent avec les sons et les pulsations électroniques. C’est une alchimie improbable mais irrésistible, entre world music et électronique, inventée par un maître de la musique orientale et trois jeunes musiciens issus des musiques actuelles.
Des références musicales modernes font écho à une tradition séculaire. Le oud électrique et le chant arabe se croisent avec des textures électroniques, les sonorités d’une cornemuse et autres instruments acoustiques, dans une harmonie et un groove inattendus, le tout transcendé par des arrangements modernes et pertinents.
Quel nom pouvait mieux coller à ce projet que celui d’Ishtar, figure majeure et fascinante de la mythologie mésopotamienne, symbole de la dualité et des contraires. Ishtar Connection lance un pont entre la tradition et la modernité, proposant un espace de liberté, un moment résolument festif où se rencontrent les cultures, où naissent d’irrésistibles envies de danser...
Bienvenue au fest-noz oriental.
Deux couples de parents s’interrogent sur les actes de leurs enfants qu’ils ne parviennent plus à comprendre. Un homme fait intrusion sur la terrasse de deux vacanciers. Deux frères et une soeur en deuil, un inspecteur de police, et une infirmière se déchirent dans un couloir d’hôpital. Un homme et une femme se retrouvent après des années dans un étrange hôtel. Une jeune femme est coincée la nuit dans une ZAC.
Ces cinq histoires ont un point commun. Chacune se passe un soir de deuxième tour d’élection présidentielle française entre 1995 et 2017. Ces histoires n’ont à première vue aucun rapport avec ces élections. Pourtant, tout en elles à rapport, car chacune, à sa manière, travaille à raconter l’époque qui l’a produite.
Traversés par des présences/absences sonores, deux interprètes, loin de leurs propres langages chorégraphiques, s’emparent du geste artistique d’Yvann Alexandre, et investissent une réécriture au temps présent des répertoires endormis. Porteurs de tous nos êtres, tours à tours glissants, solitaires, amoureux, en élan ou en tension, ils nous transportent au coeur d’une île, vaste et infini champ des possibles. Tel un paysage karstique, la chorégraphie est un voyage dans les longs et profonds chemins intérieurs de ces espace-temps d’où surgissent la rencontre et l’humanité. Sans artifice et aux multiples visages, Infinité est une matière vivante qui convoque l’air et le circulaire, envahit l’espace, déborde du cadre et qui, à chaque geste, donne à voir une infinité de mondes nouveaux.
Ou comment le lapin pose des questions vraiment très intéressantes pour comprendre tout un tas de choses du monde d’aujourd’hui.
Du clapier à l’élevage industriel, de l’espèce invasive ayant détruit de nombreux écosystèmes aux résistants de Kerguelen, de celui envoyé dans l’espace en 1959 par les russes, aux victimes du tueur en série des côtes d’Armor, les lapins seraient devenus l’un des signes de la mauvaise santé planétaire, le marqueur des processus d’appauvrissement et d’extinction du vivant.
Mais les lapins sont-ils vraiment aussi crétins ? La question est évidemment essentielle.
Avec sa compagnie, Frédéric Ferrer met en scène des cartographies, spectacles sous forme de conférences délirantes, absurdes et oniriques, pourtant issues d’enquêtes de terrain auprès de scientifiques.
Un récit où l’on retrouvera avec joie et bonheur le plaisir de l’oralité, la dramaturgie du powerpoint, des textes et des images projetés, mais aussi des arguments, des témoignages et des preuves à foison, manipulés par un conférencier qui cherchera à en finir urgemment, et une bonne fois pour toute, avec la question lapine.
Comédie en 3 actes restituée par Georges Forestier.
Dans une famille bourgeoise, Orgon, le père décide de recueillir dans sa maison le dévot Tartuffe. La présence de ce « saint homme » au sein du foyer et son influence sur le maître de maison va bouleverser l’équilibre familiale. Malgré sa dévotion, cet homme soupire pour Elmire, la femme d’Orgon. Plus les membres de la famille essayent d’ouvrir les yeux d’Orgon, plus Tartuffe sort vainqueur de ces confrontations. Jusqu’à la chute finale…
Écrite en 1664, Tartuffe est sans conteste un des plus grands chefs d’œuvre de Molière et sa pièce la plus engagée politiquement. Pourtant - fait incroyable - la première version de Tartuffe, présentée au roi pendant les fêtes de Versailles puis censurée par l’Église, a véritablement disparu. À l’occasion du 400ème anniversaire de la naissance de Molière, Georges Forestier, après un important travail de recherche, a recréé cette version originale en 3 actes, nous amenant un nouveau point de vue sur le personnage de Tartuffe : le faux dévot de la pièce en 5 actes devient un véritable dévot aux prises avec la tentation de la chair…
C’est cette version plus courte et plus incisive, présentée également cette année à la Comédie Française, que nous avons choisi de créer. Le Tartuffe ou l’Hypocrite se jouera en extérieur devant la façade de la maison du maître Orgon, au moment des Années folles et au coeur d’un monde en plein basculement, où bouleversement des moeurs et mutations technologiques viennent remettre en question les rapports hiérarchiques fondamentaux de la société d'alors.
En partenariat avec le Château d’Oiron-Centre des Monuments Nationaux