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L’exposition Rethinking Nature dans le cadre de la 8ième édition du Mois européen de la photographie Luxembourg provoque une rupture avec ce qu’on appelle le genre du paysage. En perturbant le point de vue et le cadrage, n’obéissant plus à la perspective euclidienne séculaire, les cinq artistes proposent des représentations qui s’ouvrent à de nouveaux espaces micro et macro de la nature.

À travers  la dématérialisation, la déconstruction et la fragmentation leurs approches artistiques photographiques expriment de façons singulières  la vulnérabilité de cette nature et les conflits actuels que  l’homme a dans son rapport avec elle, tout en contribuant à une prise de conscience écologique..

L’artiste roumaine Maria-Magdalena Ianchis vivant à Vienne, s’intéresse au changement climatique provoqué par l’homme. À travers ses recherches artistiques autour de trois glaciers islandais et autrichiens elle montre d’un côté la vulnérabilité et l’impuissance de la nature et de l’autre la fragilité de l’homme. Son engagement artistique et politique s’ouvre à un imaginaire qui nous transpose dans les profondeurs de l’humanité.

Avec ses paysages sous-marins, l’artiste français Nicolas Floc’h nous plonge dans un univers fascinant des habitats marins immergés. Ses expéditions scientifiques et artistiques l’ont amené à étudier les transformations dues au réchauffement climatiques et de voir comment en dehors de leur impact politique ses photographies trouvent des correspondances esthétiques en référence à la peinture et à d’autres représentations de paysages photographiques classiques.

L’art et les sciences s’entrecroisent chez l’artiste luxembourgeoise Justine Blau. Sur les traces de Charles Darwin et la question d’extinction et de dés-extinction, elle crée des assemblages d’images et des installations – photographies et vidéos- qui nous transposent dans un monde entre réel et imaginaire à travers une quête scientifique-artistique. Elle nous plonge dans son univers fluide et ouvert tout en révélant les controverses qui alimentent son questionnement scientifique, artistique et philosophique.

Vanja Bucan, artiste slovène vivant à Berlin, s’intéresse aux corrélations de l’homme avec la nature et aux questions liées aux écosystèmes. Inspirée des natures mortes et arrangements insolites des surréalistes et dadaïstes, elle détourne des situations qui montrent ces relations entre le végétal, l’animal et l’humain en reconstruisant des environnements dans son studio. À travers ses mises en scènes et arrangements absurdes elle perturbe avec ironie et enchantement notre vision de la nature.

L’artiste genevoise Anastasia Mityukova présente un travail artistique complexe qui repose sur une archive de documents autour d’une base militaire nucléaire expérimentale américaine abandonnée au Groenland. Un corpus de 6000 images accumulé par l’artiste au courant des dernières années se présente sous différentes formes évolutives et organiques créant une nouvelle narration en interaction avec les visions du spectateur.

Complice d’une expérience esthétique nouvelle, le regardeur dans cette exposition est interpellé par la mise en scène et l’installation photographique s’ouvrant à des champs inexplorés.