ANGEL OLSEN (Pop/USA) + WILL STRATTON (Folk/USA)
Ne jamais rester sur un échec… Après une âpre bataille perdue pour vous faire découvrir Angel Olsen dans le cadre du Festival Les Femmes S’en Mêlent, nous ne voulions surtout pas passer à côté de l’occasion de vous présenter sur scène celle qui a mis la barre très haut dès janvier dernier pour le titre de meilleur album de l’année 2014. La sortie de Burn Your Fire For No Witness a affolé la presse internationale. Best new music pour Pitchfork, et les Inrocks qui perdent littéralement la tête : «Ce n’est plus du chant mais de la sorcellerie : cette jeune Américaine va vous réduire à la soumission. Nous, on est amoureux-gaga de cet ange écorché vif balançant ses coups de fouet sentimental». Si la demoiselle avait déjà été repérée en tant que choriste chez Bonnie Prince Billy, son premier opus Half Way Home, il y a deux ans, ne nous avait qu’à moitié convaincu : voix exceptionnelle, certes, mais encore trop marquée par ses influences et par une volonté quelque peu démonstrative. En acceptant de ne plus travailler seule, et en s’entourant en particulier de John Congleton, producteur de Saint Vincent, Bill Callahan ou Ana Calvi (excusez du peu !), Angel Olsen a propulsé sa musique dans une autre dimension. Sans gommer la rugosité des compositions initiales, et sans imposer de direction artistique, laissant la diversité des climats se déployer, la jeune femme a trouvé dans cette collaboration le moyen de transformer ses compositions country-folk en de véritables brulots de pop moderne. Aussi à l’aise dans le chant susurré sur une guitare acoustique minimaliste que dans le détachement très rock sur des guitares flirtant avec le grunge, sa voix n’en devient que plus impressionnante, débarrassée de lyrisme exacerbé de ses débuts, certainement hérité de ses premières expériences dans un groupe de ska punk chrétien ! Si les fantômes de Hank Williams, Leonard Cohen ou Daniel Johnston continuent à hanter la musique de la demoiselle, de nombreux morceaux de ce nouvel album, à l’image du grandiose White Fire, lui permettent de faire une entrée remarquée dans le panthéon des chanteuses américaines de pop intimiste, tout près de Hope Sandoval ou de Cat Power.
Sur scène, Angel Olsen est littéralement habitée, vivant ses compositions autant par la voix que par le regard. Si les histoires de meurtres sanglants, de fantômes repentis, de trahisons, «des fois, nos ennemis sont plus proches que nous le pensons», et surtout de solitude ne vous font pas peur, alors n’hésitez surtout pas à venir vous faire ensorceler, qui plus est par un ange de passage au Ciel.

Une bonne nouvelle de dernière minute : Will Statton ouvrira cette soirée du 31 mai. Originaire de Californie, désormais basé à Brooklyn, Will Stratton a tout du musicien prodige, à peine un quart de siècle et déjà 4 albums à son actif, il viendra nous présenter son dernier né : Gray Lodge Wisdom. Cette merveille est pour vous!