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SCHOSTA INTEGRAL - Galimatias musical - 1/6

22/11/2019 - 20:00
Eglise Protestante
14, boulevard de Brosses - 21000 Dijon
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SHOSTA INTEGRAL

"Galimatias musical" Épisode 1 sur 6

VEND. 22 NOVEMBRE . 20h00
Église protestante - 14, bd de brosses - DIJON (21)

Stéphan Castang, comédien
& Quatuor Manfred

28 janvier 1936. Ce jour là, le ciel lui tombe sur la tête. "Un galimatias musical". Il vient de découvrir le titre de l'article de la Pravda... L'article est horrible pour son opéra, Lady Macbeth de Mzensk, qui vient pourtant de rencontrer un très grand succès à Moscou et Leningrad. Il a suffit que Staline assiste à une représentation, en compagnie de Jdanov et Mikoïan et tout a basculé. « Tout cela est grossier, primitif, vulgaire... Le compositeur ne s'est manifestement pas fixé pour tâche de donner ce que le public soviétique attend et cherche dans la musique...» etc*... L'article n'était pas signé.

Il est significatif que sa première pièce pour quatuor à cordes, Elégie, reprenne l'air de la fin du 1er acte de Lady Macbeth. Il défendra son opéra, bec et ongles, jusqu'à la fin de sa vie. Les quatuors 1 à 5 que nous jouerons lors de ces premiers épisodes s'échelonnent de 1938 à 1952 en pleine terreur stalinienne. Pourtant Schostakovich au comble du désespoir continue à composer, à résister... Et nous livre des oeuvres magnifiques, inspirées, pleine de fraîcheur, de spontanéité, d'une grande profondeur et aussi d'une grande tristesse.

Comment cela est-il possible ? De quoi est fait cet homme ? On sent au fur et à mesure du temps des contrastes de plus en plus affirmés, revendiqués. Il désire toujours aller plus loin dans son geste. Mais ce qui frappe surtout, c'est son plaisir de composer, qui reste intact et qui le maintient en vie.

* Krzysztof Meyer, Dimitri Shostakovitch, Fayard, Paris, 1994

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SCHOSTA INTEGRAL - Galimatias musical - 2/6

23/11/2019 - 16:00
Eglise Protestante
14, boulevard de Brosses - 21000 Dijon
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"Galimatias musical" Épisode 2 sur 6

SAM. 23 NOVEMBRE . 16h00
Église protestante - 14, bd de brosses - DIJON (21)

Stéphan Castang, comédien
& Quatuor Manfred

28 janvier 1936. Ce jour là, le ciel lui tombe sur la tête. "Un galimatias musical". Il vient de découvrir le titre de l'article de la Pravda... L'article est horrible pour son opéra, Lady Macbeth de Mzensk, qui vient pourtant de rencontrer un très grand succès à Moscou et Leningrad. Il a suffit que Staline assiste à une représentation, en compagnie de Jdanov et Mikoïan et tout a basculé. « Tout cela est grossier, primitif, vulgaire... Le compositeur ne s'est manifestement pas fixé pour tâche de donner ce que le public soviétique attend et cherche dans la musique...» etc*... L'article n'était pas signé.

Il est significatif que sa première pièce pour quatuor à cordes, Elégie, reprenne l'air de la fin du 1er acte de Lady Macbeth. Il défendra son opéra, bec et ongles, jusqu'à la fin de sa vie. Les quatuors 1 à 5 que nous jouerons lors de ces premiers épisodes s'échelonnent de 1938 à 1952 en pleine terreur stalinienne. Pourtant Schostakovich au comble du désespoir continue à composer, à résister... Et nous livre des oeuvres magnifiques, inspirées, pleine de fraîcheur, de spontanéité, d'une grande profondeur et aussi d'une grande tristesse.

Comment cela est-il possible ? De quoi est fait cet homme ? On sent au fur et à mesure du temps des contrastes de plus en plus affirmés, revendiqués. Il désire toujours aller plus loin dans son geste. Mais ce qui frappe surtout, c'est son plaisir de composer, qui reste intact et qui le maintient en vie.

* Krzysztof Meyer, Dimitri Shostakovitch, Fayard, Paris, 1994

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SCHOSTA INTEGRAL - Je fais une carrière... - 3/6

24/1/2020 - 20:00
Eglise Protestante
14, boulevard de Brosses - 21000 Dijon
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"Je fais une carrière en ne la faisant pas" Épisode 3 sur 6

VEND. 24 JANVIER . 20h00
Église protestante - 14, bd de brosses - DIJON (21)

Stéphan Castang, comédien
& Quatuor Manfred

« Staline est mort... », Galina rapporte la nouvelle à son père. « Est-ce que tout va changer maintenant ? Lui demande-elle ? Schostakovitch ajoute d'une voix presque inaudible « espérons-le ! »« Des années plus tard, Mstislav Rostropovitch déclara: « dans ses interventions publiques, Schostakovich se faisait toujours l'écho de cette idée : « oui, le Parti et le gouvernement sont mes maîtres ». Mais il me disait, à moi personnellement : « Vous savez, on ne peut pas respirer ici, on ne peut pas vivre ici »*

Juste après la mort de Staline, Schostakovitch subit deux pertes terribles : sa femme et sa mère meurent à un an d'intervalle. Il traverse alors une longue période d'abattement.« Ma tête travaille mal, et je ne compose rien »*. Il est épuisé.

Il ne retrouve véritablement son énergie créatrice qu'à l'époque de la composition de son magnifique 7ème quatuor, en 1960, qu'il écrit à la mémoire de Nina, sa première femme. Quelques mois après, en 3 jours, il compose le 8ème quatuor, son quatuor le plus célèbre. Il avoue à sa fille Galina, « je me le suis dédié à moi-même »* Son monogramme musical DSCH apparaît dans les cinq mouvements qui s'enchaînent d'un seul jet. On y retrouve de nombreuses citations de ses oeuvres antérieures, qui ont le plus comptées dans sa vie de créateur, dont un motif tiré de « Lady Macbeth de Mzensk ». Il inaugure une nouvelle forme d'écriture qui ne s'occupe plus du regard de l'autre, des autres, il écrit uniquement pour lui-même.

En 1964, il poursuit son cycle titanesque avec les quatuors 9 et 10. Chaque quatuor est d'une profondeur et d'une originalité à couper le souffle. On dirait qu'écrire pour quatuor le renoue littéralement à chaque fois avec son intériorité.

* Krzysztof Meyer, Dimitri Shostakovitch, Fayard, Paris, 1994

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SCHOSTA INTEGRAL - Je fais une carrière... - 4/6

25/1/2020 - 16:00
Eglise Protestante
14, boulevard de Brosses - 21000 Dijon
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"Je fais une carrière en ne la faisant pas" Épisode 4 sur 6

SAM. 25 JANVIER . 20h00
Église protestante - 14, bd de brosses - DIJON (21)

Stéphan Castang, comédien
& Quatuor Manfred

« Staline est mort... », Galina rapporte la nouvelle à son père. « Est-ce que tout va changer maintenant ? Lui demande-elle ? Schostakovitch ajoute d'une voix presque inaudible « espérons-le ! »« Des années plus tard, Mstislav Rostropovitch déclara: « dans ses interventions publiques, Schostakovich se faisait toujours l'écho de cette idée : « oui, le Parti et le gouvernement sont mes maîtres ». Mais il me disait, à moi personnellement : « Vous savez, on ne peut pas respirer ici, on ne peut pas vivre ici »*

Juste après la mort de Staline, Schostakovitch subit deux pertes terribles : sa femme et sa mère meurent à un an d'intervalle. Il traverse alors une longue période d'abattement.« Ma tête travaille mal, et je ne compose rien »*. Il est épuisé.

Il ne retrouve véritablement son énergie créatrice qu'à l'époque de la composition de son magnifique 7ème quatuor, en 1960, qu'il écrit à la mémoire de Nina, sa première femme. Quelques mois après, en 3 jours, il compose le 8ème quatuor, son quatuor le plus célèbre. Il avoue à sa fille Galina, « je me le suis dédié à moi-même »* Son monogramme musical DSCH apparaît dans les cinq mouvements qui s'enchaînent d'un seul jet. On y retrouve de nombreuses citations de ses oeuvres antérieures, qui ont le plus comptées dans sa vie de créateur, dont un motif tiré de « Lady Macbeth de Mzensk ». Il inaugure une nouvelle forme d'écriture qui ne s'occupe plus du regard de l'autre, des autres, il écrit uniquement pour lui-même.

En 1964, il poursuit son cycle titanesque avec les quatuors 9 et 10. Chaque quatuor est d'une profondeur et d'une originalité à couper le souffle. On dirait qu'écrire pour quatuor le renoue littéralement à chaque fois avec son intériorité.

* Krzysztof Meyer, Dimitri Shostakovitch, Fayard, Paris, 1994

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