Un jour, il faudra sérieusement se pencher sur le sujet. Peut-être sortir une étude anthropo-ethno-socio-musicologique. Comprendre comment, depuis un salon de l’Aigle, Cannibale a poli un son à mi-chemin des Caraïbes, de la scène garage de la côte ouest américaine des années 1960 ou du Brésil de Tropicalia. […] Arrivés en bizuts dans le giron Born Bad à l’occasion des 10 ans, Cannibale s’assoit aujourd’hui, et à une place de choix, à la table des groupes tenanciers du label. Auteurs de concerts complètement frelatés, les Normands devraient continuer avec leurs nouveaux titres à mettre à l’amende toutes les fosses des stades du continent. À l’avenir, leur dernier album intitulé Life is Dead occupera un chapitre à part dans l’étude anthropo-ethno-socio-musicologique qui leur sera consacrée. Un moment un peu post-mortem de pleine création. Rémi Morvan
Entre pop-spleen, rock onirique et shoegaze nébuleux, les Bryan’s Magic Tears sont venu réveiller les années 90 de leur sommeil doux et cotonneux. Si les larmes de Bryan sont magiques, sa musique l’est tout autant. «Vacuum Sealed», le troisième album de Bryan’s Magic Tears, fait clairement partie des meilleures sorties de l’année… Un pur trip, sans aucune nostalgie mal placée, dans l’Angleterre du début des années 90 rappelant l’âge d’or du Madchester et du rock alternatif britannique des années 80-90.
Échappées d’un monde tracé au fusain, peuplé d’échos de Chelsea Wolfe, Low ou Mark Lanegan/QOTSA, les lames de fond mélancoliques de Suif prennent forme entre la douceur étrange de sa chanteuse et les lourdes décharges de l’instrumentation.
Permafrost est un label qui sort des disques sur des coups de cœur, de tête, du sort, qui s’aventure sur des chemins de traverse défrichés à la machette rouillée, et qui se fait plaisir avant tout.
Trente ans que Lofofora essaime, créé, expérimente ce composé de metal-punk aux embruns groove et doté de conscience. Depuis sa naissance, Lofofora parle à nos ventres rock et nos âmes citoyennes. Plus de trente ans qu’ils dézinguent une à une les aberrations de cette époque et les absurdités d’un monde dans lequel ils tiennent le cap de l’alternative. Trois décennies de résistance, qui relèvent autant de la vocation musicale que de la certitude idéologique. Véritable phœnix de la rage, Lofofora persiste et signe pour ce qu’il faut considérer comme un sacerdoce, une mission : maintenir l’idée que l’art – et la musique au premier rang – est, et doit rester, le miroir d’un monde et de ses sociétés
Tout droits sortis de leur cave, Les Boulenvrac s’autoproclament porte-paroles des groupes locaux. En lutte contre les Majors Compagnie et la chanson officielle, ils décident d’employer la manière forte pour se faire entendre. C’est donc vêtus de K-ways et de lunettes de ski que les Boulenvrac (frères consanguins) déboulent en vrac pour un show décapant et interactif ! Rock’n’Roll, sirènes, slogans incendiaires, bières, saucisses lentilles et J7 : tous les moyens sont bons pour réveiller le rat qui couine en chacun de nous !