Cette exposition imaginée par Lidewij Edelkoort (NL), prévisionniste de tendances reconnue dans le monde entier, explore les expérimentations d’une nouvelle génération de designers autour des matériaux et des processus de fabrication. Son propos, en résonance totale avec la crise sanitaire que nous traversons, est de considérer que si l’on ne se décide pas à ralentir la consommation et à réinventer notre façon de produire, la planète sera perdue.

Le monde devient enfin visionnaire et redessine le paysage culturel où les valeurs changent ; le design en témoigne. On développe des nouvelles données de partage entre designer et ouvrier, designer et handicapé, designer et amateur, designer et designer. Une autre époque nous donne espoir sur une tout autre façon de concevoir le succès, la renommée et le profit. Ici le capital est humain. A labour of love.

Les designers achètent ou fondent des véritables usines, mettent au point des collectifs de partage de lieux et des machines, travaillent de façon open source et recyclent les matières entassées dans nos terres et mers. Ils désirent faire du beau avec du laid, en transformant les données. La joie de manufacturer est palpable. Ces lieux de création, partage et fabrication deviennent des véritables cottage industries. Le designer est à la fois artiste, artisan et administrateur, amoureux du travail dans toutes ses phases et facettes. Cette approche coïncide avec un courant important dans la philosophie, New Materialism, où chaque matière est considérée comme vivante et dégage de l’énergie. De ce fait, la matière a le droit à l’existence, comme les droits de l’homme ou des animaux. La manufacture des matières retrouvées, recyclées et inventées vient étayer cette théorie.

 

Commissariat : Lidewij Edelkoort et Philip Fimmano