Billetterie
Descriptif
CorpsBruit est un projet performatif évolutif pour une danseuse et deux musiciens.
Aurélie Denis développe depuis plusieurs années un travail sur les potentialités du corps. Elle joue du contrôlé et de l’incontrôlé, du geste maîtrisé et du réflexe, de la lenteur et des accélérations. Les mouvements et le placement de son corps dans l’espace sont le fruit d’un travail raisonné, d’une compréhension fine des sensations internes appelée proprioception.
Xavier Mussat déplace l’usage habituel de la guitare, en travaille la texture sonore au moyen de pédales d’effets et de mécanismes électroacoustiques, alterne jeu sur les cordes et sur les autres parties de l’instrument ; la palette de son langage formel s’étend de la brutalité à la retenue, et convoque une gestuelle singulière, chorégraphie vacillante engageant tout le corps du musicien.
Niels Mestre joue de la guitare, de la trompette, de la voix et de multiples objets sonores qu’il frotte, secoue, entrechoque... De cette multiplicité d’instruments, il tire un idiome très personnel, à la fois sensible, équilibré et cohérent, d’une musicalité constante.
Entre ces singularités, le trio invente un jeu de correspondances, d’échos, de ruptures soudaines.Dans CorpsBruits, les sons et les mouvements se répondent, parfois à partir d’infimes variations ou de détails du corps par le biais des images mentales nées de cette conversation à trois.
Le parti-pris de l’improvisation, la qualité de l’écoute et du regard mutuels, font de chaque occurrence de CorpsBruits une aventure qui trace ses propres lignes de fuite, et redessine sans cesse les contours d’un projet ouvert, en devenir permanent.
Ryosuke a fait du solo de caisse claire un exercice violent et hasardeux particulièrement compulsif.
À première vue, les performances live du batteur se situent entre la lutte gréco-romaine et une partie de Jungle Speed sous cortisone. Ajoutez à ça les baguettes qui volent, son visage caché par sa tignasse qui rappelle les sommets du cinéma d'horreur japonais, ses improvisations rythmiques et corporelles, et vous obtenez une certaine volonté de faire n’importe quoi mais pas n’importe comment. Car si les solos de Kiyasu ont tout l’air d’un gros boucan du diable, il ne faut pas se fier aux apparences.
Effectivement, la force du set de Ryosuke réside indéniablement dans sa faculté à ne pas se fier à ce que l’on voit mais à ce qu’on écoute. C’est en fermant les yeux que le live de Ryosuke Kiyasu prend tout son sens. « Je tente de jouer de la caisse claire de toutes les façons possibles et imaginables pour obtenir un maximum de sons, de bruits et de tout ce qui peut sonner extrême » explique le batteur. Chaque percussion, qu’elle soit produite par un frottement, une baguette qui ricoche ou un bruit quelconque, s’alignera dans le jeu de Ryosuke. « J’essaye d’exprimer le rythme qui me vient en tête, peu importe comment il doit se manifester dans mon set » poursuit-il.
(Antoine Massot/vice)