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Jouer de la musique, OK, mais jouer SA musique, c’est un peu la finalité de cet apprentissage. Nico réunit alors un gang de Lyonnais et Nico & The Freshtones peut s’embarquer dans le métier, et jouer sur scène ce blues infusé dans le bourbon et la Coors, la route au crépuscule et le décolleté des barmaids de bouges à truckers. Il écrit, compose, le groupe arrange tout ça, et rapidement l’enregistre en conditions proches du live pour un premier album sans couenne, rangé sous l’image d’une calandre de pick-up truck rouillé. En 2019 s’ensuit une tournée européenne qui emmène le groupe en Allemagne, Pologne, Tchéquie, Suisse, Espagne, et dans l’hexagone où ils ont déjà partagé des scènes avec Deep Purple, Midnight Oil, et d’authentiques bluesmen d’outre Atlantique. Si la musique de Nico Chona évoque sans détour les parfums entêtants des seventies, l’entreprise est impeccablement 2.0 : pour exister dans un monde hostile, avec une musique d’un autre continent en habits d’un autre temps, il faut se prendre en main, trouver des dates, se produire, s’enregistrer... Ne compter que sur ses propres forces.
Old Western Star est mis en boîte en trois jours, dans les conditions du live, celles où le groupe est comme un de ces poissons-chats bleus qui pullulent dans les eaux du Mississipi. Cet album n°2, qui sort sur le légendaire label parisien Bullit Records, ouvre encore plus la focale sur les paysages du blues rock américain. Pas d’intermède folk, cette fois, mais un soupçon d’ambiances laid-back, quelques épices grunge, et des touches de psychédélisme en hommage à Cream, l’un des groupes constitutifs du goût de Nico Chona, avec le ZZ Top première époque, et le volubile Allman Brothers Band. Ses chansons abordent parfois des thèmes de société, et des sujets plus légers. Le son des moteurs n’est jamais loin, il y a même un titre en hommage à la Datsun Bluebird de son grand-père, avec laquelle il a appris à conduire ! C’est Alain Bertrand, collectionneur frénétique de voitures anciennes de Detroit et peintre réaliste d’atmosphères mythiques américaines, tel un Norman Rockwell de stations services, collectionné par Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Jeff Beck, Jimmy Page ou Pete Townsend, qui a réalisé la pochette du maxi et de l’album, par amitié avec le groupe de riffeurs Rhône-Alpins.
S’il ébahit par sa dextérité à la slide guitar, et par ses solos précis et nerveux, Nico Chona est aussi un chanteur en osmose avec la rugosité de sa musique. Une voix de rogomme, de celles qu’on imagine trempées dans l’alcool de contrebande, ce moonshine bricolé dans les collines par des types en chemises à carreaux et casquettes crasseuses estampillées de logos Firestone ou STP. L’allégorie automobile n’est pas qu’une vue de l’esprit : ce blues rock râpeux mais fier, avec des éclairs d’élégance du British Blues originel, ce son qui suinte l’americana a bien le velouté et la robustesse de l’acier roulant made in USA. Ce grondement imperturbable dont on sait qu’il va vous emmener loin, jusqu’au bout de la nuit. Au moment où les néons s’éteignent, dans un ultime clignotement.
Jean-Eric Perrin
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Événement
NICO CHONA & THE FRESHTONES (blues rock) + guest chez Wood Stock Guitares
68190 Ensisheim
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Contact organisateur
Wood Stock Guitares
Robin Zagula - Directeur
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