Manuscrits hébraïques

La Torah est très explicite à condamner l'idolâtrie représentée par le culte des statues et des images. Les Rabbins de l'Antiquité ont rajouté une haie stricte autour des interdits bibliques concernant le dessin de figures humaines, célestes ou animales. Nous verrons comment les illustrateurs des manuscrits médiévaux (dans les contextes chrétien et musulman) ont respecté, adapté ou contourné ces interdits, dans un foisonnement d'inventions graphiques. 

Rabbin orthodoxe franco-israélien, conférencier, linguiste, philologue, paléographe-codicologue, médiateur, poète, calligraphe et chanteur. Formé à Jérusalem et à Boston, il est enseignant-chercheur et chargé de cours dans diverses universités et instituts supérieurs parisiens. Très investi dans le dialogue interreligieux, il est membre actif et conseiller de plusieurs associations françaises et internationales promouvant la paix. Père et grand-père, il est également maître-initiateur dans une tradition mystique non-dualiste du judaïsme séfarade remontant jusqu’à Moïse. 

Manuscrits islamiques

 « Dieu est Beau » nous dit un hadith du Prophète, et « Il aime la beauté ». Une devise dont se sont saisis les artisans musulmans pour illustrer cette manifestation esthétique, et ce à travers une quête de sens soutenue par un esprit perfectionniste. Parchemin, reliure, tapisserie, boiserie, verrerie, orfèvrerie, etc., tout fut prétexte pour améliorer ces expressions artistiques, avant de leur offrir l’occasion, petit à petit, de tutoyer les étoiles. Un savoir-faire qui devint, en l’espace de peu de temps, un espace où les oeuvres, en particulier manuscrites dites de grandes factures, forgèrent leur Lettres de noblesse. Un univers où la calligraphie, l’enluminure, l’ornementation, l’iconographie, etc., conjugués dans une approche ordonnancée, contribuèrent à faire des livres manuscrits islamiques, un art presque inégalé.  Dans cette perspective, notre étude se bornera à rendre hommage à une discipline phare de cet art : la chrysographie. Un art où les encres d’or et d’argent, coulant à flot aux côtés du lapis-lazuli, se déclinent en mille beautés, dans un corps hiérarchisé, nourri de technique et d’esthétique exclusivement