Depuis quelques années, le motif de la métropole est devenu une référence aussi bien dans les discours institutionnels des aménageurs que dans les critiques qui leur sont opposées. Face aux rengaines marketing de l'innovation, de la durabilité et de la mixité, nous sommes nombreu.ses à avancer que la métropole est d'abord un mode de gouvernement urbain autoritaire, un mode de production de l'espace capitaliste, voire un dispositif insidieux de contrôle des corps et des comportements. Planifiée de manière technocratique et conçue avant tout pour être compétitive, la Métropole échappe au contrôle démocratique de ses habitants.
Dès lors, les appels à habiter contre la métropole, à saboter la métropole ou bien à penser la lutte depuis la Métropole se multiplient. « Il ne peut y avoir d'habiter dans la métropole, l'inhabitable par excellence, mais seulement contre la métropole. » écrivait récemment le Conseil Nocturne. Alors, comment s'y prend-t-on ? Comment lutter, déserter ou se défendre dans la métropole ? Quels actes, quels imaginaires, quelles solidarités et quelles réappropriations lui opposer ?
A partir de l'analyse de quelques-unes de ses manifestations concrètes et actuelles - spéculation foncière et immobilière, gentrification des quartiers populaires, rénovation et démolition du logement social, construction de grandes infrastructures, expulsion et invisibilisation des populations précaires, etc. – différents collectifs tentent de lutter contre l’emprise de la Métropole par la mise en place de contre-pouvoirs habitants. En partageant leurs expériences, leurs stratégies et leurs techniques, ils permettent d’envisager de nouveaux rapports de force pour sortir de l’impasse actuelle.