Vous connaissez le mythe d'Orphée et d'Eurydice...

Dans la ville de Thèbes, Orphée, jeune et beau musicien, aime d’un amour sans partage sa chaste et pure Eurydice. Un jour, tandis qu’il joue naïvement de sa lyre à 9 cordes, Eurydice tente d’échapper aux assauts du berger Aristée, mais, posant le pied sur un serpent qui la mord, elle perd la vie. Accablé par la douleur et n’écoutant que son courage, le vaillant Orphée se rend au Mont Olympe pour y implorer les dieux de lui rendre sa belle. Jupiter, dieu clément et juste, accepte à la condition qu’Orphée ne regarde jamais sa femme sur le chemin du retour. Le musicien s’exécute mais, au milieu du chemin, pris de doutes, il se retourne et voit Eurydice sombrer une dernière fois dans les ténèbres...

Mais en connaissez-vous la véritable histoire ?

Dans la ville de Thèbes, Orphée, professeur de musique raté, fomente un plan pour se débarrasser de sa plus très chaste et plus vraiment pure Eurydice. Un jour, alors qu'il enseigne à ses élèves comment bien se servir de leur flûte à bec, Eurydice se fait enlever par le berger Aristée qui n'est autre que Pluton, le roi des Enfers. Prévenu de la mort de sa femme par des moutons et un canard présents au moment du décès, Orphée, traîné par l’Opinion Publique, se rend au Mont Olympe afin d'implorer les dieux de lui rendre son Eurydice. Jupiter, maître des dieux et père de famille honnête aux multiples relations extraconjugales, accepte et profite de l'occasion pour aller courtiser la belle. Après moult courses poursuites et jeux de cache-cache, Orphée, comme le veut la légende, se retournera malgré lui vers sa femme et la renverra aux Enfers pour leurs plus grands bonheurs respectifs, terminant ainsi l'histoire par une joyeuse bacchanale.

Opéra-bouffe en deux actes et quatre tableaux, avec une musique signée Jacques Offenbach et un livret d'Hector Crémieux et Ludovic Halévy, Orphée aux Enfers est la première œuvre d'Offenbach à prendre comme sujet la mythologie et à la tourner en dérision.
Jugée œuvre infamante et irrespectueuse envers l'héritage grec par certains de ses contemporains, cela ne l'empêcha pas d'être jouée plus de 1000 fois du vivant de son compositeur.
Dans ce petit chef-d’œuvre, Jacques Offenbach, ce compositeur de génie surnommé le petit Mozart des Champs-Élysées, parvient encore à allier les textes et les situations les plus ridicules à une musique toujours délicate et légère, digne d'un vrai opéra.

Pour cette œuvre, la CODA a pris le parti de donner au texte d'Halévy et de Crémieux un ton encore plus absurde et plus ironique à ce mythe grec, ajoutant des références contemporaines et noircissant les traits ridicules de ses personnages.