Depuis plusieurs décennies, la laïcité revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique et politique pour être présentée comme un révélateur des tensions sociales qui s’exercent dans une multitude d’espaces publics et privés : l’école, l’université, les entreprises, les hôpitaux, la rue, etc.

Régulièrement, des débats publics émergent à partir de faits ou de prises de positions politiques sur des sujets aussi variés que l’alimentation, la tenue vestimentaire, la co-présence des hommes et des femmes. Les discussions sont alors passionnées, des camps de dressent autour d’intellectuels, les représentants des pouvoirs publics passent à l’offensive pour réaffirmer les fondements du concept et éviter toute mauvaise interprétation de la devise : « liberté de pratiquer une religion ou de n’en pratiquer aucune, l’égalité des droits et des devoirs, la fraternité républicaine ».

Les acteurs du sport sont quant à eux discrets et font très rarement entendre leurs voix, soit pour dénoncer les manquements au principe de laïcité, soit pour affirmer la capacité à la mettre en application sur son terrain. Le sport est-il préservé ? Le sujet est-il un « non-problème » ? Finalement a-t- on besoin d’en parler et de prendre le risque de créer des tensions inutiles ? Le sport pourrait alors être envisagé comme le champion de la laïcité auprès des jeunes, des habitants des quartiers populaires ou des populations immigrées car il aurait les clés pour réussir à faire le vivre-ensemble là où d’autres institutions sont en difficultés. Mais le sport pratiqué dans les clubs, les écoles, les salles de sport privées ou dans les espaces publics en accès libre n’est pas un ilot coupé du monde. Il s’y joue la richesse et la complexité du vivre-ensemble dans une époque où les attentes individuelles sont débridées et où les liens communautaires se recomposent (il suffit de penser aux réseaux sociaux). Les acteurs sportifs ont certes des ressources mais aussi des problématiques qu’il convient de traiter.

Cette journée est conçue pour créer un espace de formation-participative nourrit de témoignages et de pratiques de terrain qui éclaire les liens entre « le sport et la laïcité ». Elle permettra de témoigner, d’écouter, de se ressourcer, d’imaginer. La parole sera donnée aux acteurs de terrains, aux représentants d’institutions, aux étudiants, aux sportifs et aux intellectuels pour apporter des éclairages multiples sur le sujet.