Aléa Fab délaisse les formats, improvise entre noise et musique électronique minimal, joue du signal électrique pour générer des résonances, des tensions, des ruptures de plan. Ambiante instable et métal déployé.

The Unbreathing se base sur le rythme et les échelles rythmiques comme objets politiques : tentant de transposer à une échelle musicale certains rythmes issus d’analyses géo-politiques ou sociales, et reprenant certaines claves qui ont voyagé au gré des relations interculturelles, ce solo propose une lecture transversale, brute et radicale des innombrables imbrications civilisationnelles dues aux différentes colonisations et de l’accélération de l’ingestion destructrice des différents imaginaires par notre civilisation.

Prenant comme guide certaines images inspirées par Frantz Fanon, The Unbreathing développe une narration abstraite à partir de phonèmes musicaux, évoquant des paroles fragmentées, lourdes de silences et de sens...
Faisant appel à l’artiste Hassan Khan pour créer une structure textuelle flottante, ce solo volontairement instable prend également une dimension visuelle intense : la batterie contrôle un jeu d’images épileptiques, dessinées par Elise Boual, Josepha de Vautibault et Clémentine Poquet, influencées par la violence des images journalistiques, comme une rêverie torturée qui recracherait plusieurs siècles de course effrénée à travers le processus ineffable et destructeur de la colonisation des esprits.

Uriel Barthélémi : Conception, interprétation, programmation musicale et visuelle
Hassan Khan : Textes
Elise Boual avec Josepha de Vautibault & Clémentine Poquet : Illustrations
Anne Becker – PLATÔ : production
The Unbreathing est une commande du festival Maerzmusik – Berlin – 2017