Après m’être établi dans l’Himalaya, je photographiais mes maîtres spirituels et leur univers. Mon but était de partager la splendeur, la force et la profondeur dont j’étais témoin. J’utilise la photographie comme une source d’espoir, dans l’intention de restaurer la confiance dans la nature humaine et de raviver l’émerveillement devant la part sauvage du monde.

La lumière intérieure, ou spirituelle, est le reflet d’un profond sentiment de plénitude, de sagesse et de bienveillance. Elle émane du visage d’un Bouddha ou d’un sage, homme ou femme, exprime les qualités de l’Éveil intérieur et témoigne de la possibilité de l’atteindre.

La lumière de la joie naît de l’appréciation sans mélange du moment présent. La joie est au bonheur ce que les fleurs sont au printemps. Elle peut être associée à l’amusement, au contentement, au soulagement, à l’émerveillement, à l’exultation, à l’élévation, à la gratitude, à l’allégresse et au délice. Pour que la joie soit, selon Corneille, un « épanouissement du cœur », elle doit être associée à d’autres composantes du bonheur véritable : la lucidité, la bonté, l’amoindrissement des émotions destructrices et des caprices de l’ego. E

La lumière de l’altruisme nait de la meilleure part de l’être humain, de la pépite d’or de la bienveillance que nous avons tous au plus profond de nous. Pour Nelson Mandela : « L’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire. La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre »

Matthieu Ricard