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Descriptif
SAN FERMIN (Pop/USA)
À priori, le projet Sonsick de San Fermin n’avait pas grand chose pour nous séduire : un concept album de pop symphonique baroque mettant en scène les relations compliquées entre une fille et un garçon avait de quoi faire un peu peur … Pourtant, dès les premières notes, il nous a bien fallu nous rendre à l’évidence : nous étions là en présence de l’un des albums les plus impressionnants et les plus fous de l’année 2013. C’est d’abord la voix masculine nous ramenant inévitablement vers le premier album de The National, souvenir forcément grandiose au Ciel, qui allait attirer notre attention. Puis, rapidement, la classe, l’élégance et la délicatesse des orchestrations nous entraînaient irrémédiablement vers un univers totalement singulier, dans lequel la richesse musicale n’empiète jamais sur l’urgence du propos. Tout juste diplômé de la prestigieuse université musicale de Yale, Ellis Ludwig-Leone, jeune musicien de Brooklyn, se lance dans ce projet ambitieux, avec une idée assez claire en tête : «Je ne voulais pas que mon travail soit ressenti comme le concept album d’un jeune musicien issu du classique. Je voulais juste essayer de capturer ces moments où tu es vraiment toi-même.» Dans une démarche pour le moins originale : «As-tu déjà joué à ces jeux vidéos où tu crées ton personnage ? Où avant de jouer, tu dois choisir son apparence, la couleur de ses cheveux ? J’ai fonctionné un peu comme ça pour cet album. Les chansons sont conçues comme une suite de dialogue entre un homme et une femme envisageant la possibilité de leur relation. Les musiques sont les différents paysages de ces dialogues : je voulais créer un monde luxuriant, approprié à ce que les personnages avaient à se dire».
Le tour de force que réussit celui qu’il faut désormais bien considérer comme un jeune prodige de la prolifique scène de Brooklyn est que ce disque peut aussi, voire surtout, être écouté de façon plus classique, chaque morceau semblant capable de détrôner le précédent dans la catégorie : meilleur morceau de l’album. Pas étonnant dès lors que pour ce premier essai, San Fermin ait fait l’unanimité de la presse nationale (des Inrocks à France Musique, tout un symbole) et internationale (de Pitchfork au Guardian) : «Orchestrale et azimutée, cette pop symphonique peut sauter du corps à l’âme, de la danse au spleen, de l’euphorie à la gravité. C’est la beauté de cet album insaisissable, pour lequel a été inventée la fonction replay : offrir une gamme de sensations que tant d’autres groupes n’embrasseront jamais dans une carrière entière, sans se disperser, sans virer à l’exhibition de savoir-faire, sans trahir une atmosphère d’une puissance égale au taureau de la pochette. Sa musique, elle, s’épanouit aussi bien dans la profusion que dans le dénuement ou le recueillement. Elle a appris à désapprendre.» (les Inrocks).
Beau compliment, pour ce qui pourrait bien aussi être sur scène l’une des meilleurs découvertes de l’année.
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Événement
San Fermin (Pop/USA)
38000 Grenoble
FRANCE