Il y a vingt ans, il était l'artiste fétiche de la nouvelle chanson française avec son album La Fossette. Aujourd'hui artiste majeur, il livre son dixième opus Éléor.

Vingt ans après son album inaugural, anniversaire-inventaire ponctué d'un nouveau livre autobiographique (Regarder l'océan), Dominique Ané revient épanoui dans son art en équilibre entre rock et chanson. Attaché autrefois à une forme appuyée de minimalisme, le Nantais a pleinement domestiqué la suavité, la douceur, la simplicité qui sied aux grands interprètes. Autant avec son précédent Vers Les Lueurs, le chanteur atteignait un zénith de lyrisme, sur Éléor il laisse libre cours à un imaginaire voyageur, guidant son auditeur à travers des paysages du grand Nord et les confins du monde (Cap Farvel, Central Otago, Éléor, Oklahoma 1932). Ses paroles, toutes en évocations flottantes et sensibles, s'apprécient d'autant mieux qu'elles sont mises en relief par la sobriété d'une formation rock. Dominique A manie toujours aussi finement les images, plus mystérieuses ici cependant, mais serties d'une épure inédite. Et continue de nous emmener hors des sentiers battus.